Zorba
FESTIVAL AVIGNON OFF 2018
Théâtre Actuel
Zorba, une plongée dans la Crète de Kazantzakis
Quelle fraîcheur et quel bonheur !!!
J’avais rencontré Eric Bouvron quand il avait présenté « les cavaliers » pièce qui figure à l’ apogée des pièces que je vois à avignon depuis 1970. alors quand j’ai vu « Zorba » adapté et mis en scène par lui j’ai couru et j’ai adoré.
Il y a d’abord l’esthétique de la pièce, s’articulant autour de la musicienne crétoise, avec les personnages tout autour qui se déplacent toujours en cercle, symbolique forte… puis il y a le récit qui installe les personnages. L’auteur en quête de vie authentique, le fameux Zorba, personnage truculent, qui va devenir le pygmalion de l’écrivain, qui va lui enseigner la vie: la nourriture, la musique, la danse, les femmes et l’amour.
Enfin les comédiens Eric/Kazantzakis et sa pointe d’accent anglais, sa quête, ses ambitions et ses déceptions. Moussa Maaskri/Zorba une force de la nature mais qui plie l’échine dès qu’il croise une femme, qui a tant d’idées, pas toujours bonnes, mais qui va ouvrir les yeux à l’auteur.
Madame Hortense/ Isabelle Andréani la chanteuse de cabaret qui vivait de ses charmes qui vit à présent énormément dans son passé.
Vanessa Krycève une jeune veuve qui tombe amoureuse de l’auteur, furtive et silencieuse.
Et Alexandre Blazy tour à tour officier, perroquet, cochon….irremplaçable personnage.
Et une musicienne crétoise Katerine Fotinaki qui met en musique l’ensemble du spectacle avec un charme fou, c’est délicat, si agréable, loin des cartes postales.
On se retrouve donc en Crète dans les années 20, les turcs ont enfin quitté le pays après 300 ans d’occupation. Kazantzakis est pris d’un volonté de vivre pleinement dans un cadre, loin des villes, qu’il espère trouver à sa mesure. Mais il y a Zorba cet homme de 65 ans infatigable, qui fait passer la vie, c’est à dire ce qui en fait son charme avant tout le reste et il entraine l’auteur dans une ronde infernale mais salutaire.
De scène en scène, on partage cette vie intense, cette âme crétoise, ces amours éphémères, ces entreprise hasardeuses….on plonge avec les personnages, on comprend les traditions crétoises, on s’intéresse aux humains et à leurs problèmes..une fresque sur ce petit coin d’ Europe qui a tant de personnalité et des gens si forts.
Une pièce d’Eric Bouvron qui fait partie une fois encore des incontournables de ce festival, attention il y a foule..réservez.
Jean Michel Gautier
d’après Nikos Kazantzakis
mis en scène et adapté
par Eric Bouvron
avec Moussa Maaskri,
Eric Bouvron,
Isabelle Andréani
Alexandre Blazi
et Vanessa Krycève,
Musique originale Katerina Fotinaki
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