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Photo du rédacteurJames Desauvage

La vie matérielle

FESTIVAL OFF AVIGNON 2021

Un livre qui n’en est pas un dit–elle.

Elle va y évoquer la mère, l’amante, la femme au foyer, sa rencontre avec Yann Andréa, l’écriture, l’alcool, et ses films. Un panorama de sa vie en fait.

L’alcool n’est pas seulement présent dans son récit, il est présent physiquement, des bouteilles et des verres sont disposés un peu partout lui permettant de se servir régulièrement

Elle écrivait à ce sujet : « Boire ce n’est pas obligatoirement vouloir mourir, non.

Mais on ne peut pas boire sans penser qu’on se tue. Vivre avec l’alcool, c’est vivre avec la mort à portée de main ».

Sa sexualité est elle aussi omni présente, comme lors de la description de son voyage avec Yann Andréa à propos de l’enterrement de sa mère.

Tout comme elle plonge dans l’alcool, on plonge avec elle, on la suit dans les méandres de sa pensée, dans les recoins de son âme. Cet écrit nous la livre à un moment de sa vie où c’est le temps des bilans, des constats, tout a été joué, il ne reste que les souvenirs.

Marguerite Duras était une femme qui ne s’appuyait pas sur les conventions, elle a créé toujours hors des sentiers battus, dans le mépris des choses établies, que ce soit sur le plan littéraire mais aussi cinématographique et théâtral.

Catherine Artigala est Marguerite. C’est étonnant, elle est naturelle, un mimétisme exceptionnel. Une performance d’actrice, on est porté de bout en bout. On ne voit pas l’actrice, on voit Marguerite.

William Mesguich a su canaliser le jeu pour pénétrer dans l’âme de Marguerite Duras, elle se dévoile ainsi sans fausse pudeur, maitresse femme qui assume ses choix. On est bien dans l’intimité rapprochée, on est là pour recevoir les confidences, on est dans la partie de la vie où on pose des bilans, tout a été joué. La mise en scène subtile donne ainsi toute la mesure de la comédienne

Marguerite/ Catherine est là toute en fragilité, allant d’un siège à l’autre, d’un verre à l’autre, la vie s’écoule, enfin les derniers instants, on n’est plus loin de la conclusion, elle assume et assure dans un jeu parfait.

Une très belle pièce qui nous touche énormément.


Jean Michel Gautier


de Margueritte Duras adaptation Michel Monnereau Mise en scène William Mesguich

avec Catherine Artigala

création lumière William Mesguich création sonore Matthieu Rolin

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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