La Deuxième Mort de Laura Belle
Théâtre de l'Adresse
21 Avenue de la Trillade Avignon
du 7 au 29 Juillet 2023à 18h (relâches les mardis)
cie.nouveau.monde@gmail.com
Nous sommes dans les années 50, dans une ville aux États-Unis. Serait-ce Chicago, Boston ou une petite ville située dans le Midwest ?
Le public n’en saurait pas plus.
En revanche, c’est une maison isolée à la campagne, pas loin d’une station-service.
Les décors en noir et blanc ou plutôt dans les tons de gris, suggèrent les polars de cette époque. La création lumière contribue grandement à l’évocation de cette atmosphère si particulière.
Une maison où la police cache les témoins d’un crime pour les protéger des gangsters et de leurs tueurs qui sont, forcément, à leurs trousses.
Un flic, un journaliste et une femme. Blonde platine, la femme. Le journaliste, comme un journaliste, un peu borderline mais décidé à faire tomber le criminel le plus important de la ville.
Et puis un flic, comme les flics des romans policiers de Chandler ou encore de Hammett.
Je ne m’attarderais pas sur le fil de l’histoire. Je ne veux pas trahir l’intrigue, laquelle est, à mon sens, très bien construite.
De plus, nous sommes dans quelque chose qui me semble toujours important dans le théâtre, c’est-à-dire que les trois unités du classique, transposées dans le contemporain, sont respectées : unité de temps, unité de lieu et unité d’action.
Et dans ce contexte, le texte écrit par Olivier Douau est bien construit. Les répliques bien ficelées et percutantes.
L’atmosphère de cette pièce est un peu glauque et évoque bien cette atmosphère d’un crime organisé que nous ne connaissons qu’au travers des films et des romans policiers venant de l’outre Atlantique.
Trois personnages : la femme fatale Laura Belle, le journaliste Eddie Dixon et le flic l’inspecteur Laszlo.
Le spectateur est amené en douceur mais irrésistiblement dans ce huis-clos où, parfois, on ne sait plus qui est qui, qui est honnête ou qui ne l’est pas.
Le jeu des acteurs est juste et concis et il n’y a pas vraiment de happy end, ou bien est-ce qu’il y en a une ?
Ce sera aux spectateurs de se faire une opinion mais nous sommes, ici, devant une belle création qu’il faut aller voir.
Comme dans toute création, je pourrais, si j’étais critique d’un quotidien national, évoquer des hésitations dans le texte ou même le jeu mais il ne faut pas oublier que j’ai assisté à une avant-première et je n’ai aucun doute que cette pièce et le jeu des acteurs va évoluer en force et en profondeur.
Peter Barnouw
Auteur et mise ne scène : Olivier Douau
Avec: Nathalie Comtat : Laura Belle
Olivier Douau : Eddie Dixon
Jean-David Stepler : Lieutenant Laszlo
Création lumière : David Ripon
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