Exposition de photographies
- Nadine Eid
- 22 mars
- 2 min de lecture
d’Alain Scherer et peintures d’Ismael Costa
à La Chapelle des Cordeliers
3 rue des Teinturiers Avignon
du jeudi 20 mars au dimanche 30 mars 2025
Vernissage jeudi 20 mars à 18h30
Il fallait pour parfaire le riche programme du 24 ème Festival Andalou, une exposition qui, non seulement ne le démérite pas mais surtout, soit un écrin au Flamenco.
Les murs de pierre de la Chapelle des Cordeliers ont offert aux photographies d’Alain Scherer et aux tableaux d’Ismael Costa, un accrochage digne du lieu dans lequel l’intime s’élève vers le sublime alors même que se ressent la puissante charge des violences de l’histoire.
Pour exposer aux Cordeliers, il faut des oeuvres d’artistes talentueux.
Elles le sont et le magnétisme opère : le regard est happé, les murs sont à leur service, ils les présentent et les font être formidablement.
Pour les deux artistes, tout est mouvement, jaillissement des formes, des corps. La mobilité les rend autres, crée l’illusion d’êtres expansés en personnages, l’esthétisme de la mise en scène et les costumes précisent l’exception, la rareté. La scène et la danse opèrent certes, mais au delà, la puissance, la fougue millimétrée parfaitement maitrisée, le flamenco et ses dimensions insaisissables mais aussi le duende arrachent l’émotion, serrent la gorge et embuent le regard.
La musique est dans le mouvement, le geste. Les envolées des robes, la sculpturale beauté des bras prolongée jusqu’au bout des doigts, les corps en extension sont devenus dans l’objectif d’Alain Scherer des couleurs musicales saisies dans le moment sublime, comme une chance inespérée. Dans les toiles d'Ismael Costa l’élégance est prégnante. Les postures de corps de femmes surtout suggérées par les robes-mouvements parfois elles-mêmes à peine esquissées en traits-mêlés ou pointillés confettis-de-joie, sont d’une stupéfiante sensualité. Le corps devenu torche, désir de vie, joie sublime d’exister devient hommage. L’incandescence du rouge somptueux distille le nectar des battements du coeur des corps en danse qui tous savent, le prix d’une respiration, du sang passion qui s’expriment en des pas d’une danse ancestrale. Patrimoine immatériel de l’UNESCO, elle est signe qu’une culture spécifique, enracinée est à partager incontestablement.
Au coeur de la Chapelle des Cordeliers, les toiles d’Ismael Costa et les photographies d’Alain Scherer avec Couleurs Flamencas ont proposé du visuel bien rythmé. La musique des couleurs comme les mouvements sonores des corps ont, avec force, exprimé la palette de sensations et de ressentis, souvent antagonistes, de cette passion : Joie et violence, tristesse et élan de vie.
A voir absolument et à … écouter.
Nadine Eid
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