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Edgar enchante Coluche

  • Photo du rédacteur: Nadine Eid
    Nadine Eid
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture

Théâtre de l’Optimist

50 rue Guillaume Puy 84000 Avignon

jeudi 10 avril 2025 à 19h

du 5 au 26 juillet 2025 festival Off à 19h40 relâches les mercredis 9, 16 et 23 juillet






Crédit photo: N. Eid



Titre ambitieux et polysémique que celui de cet hommage !

Revendiqué comme tel, le spectacle s’annonce d’emblée comme l’aboutissement d’une profonde et intense admiration d’Edgar Montant pour Coluche.

Musicien et comédien, Edgar Montant aux côtés d’Antoine Angelloz-Nicoud chanteur et guitariste tissent un espace dans lequel s’invite celui qui, salopette à rayures et nez rouge, a occupé voire préoccupé le paysage français du show-biz et de la politique des années 70 aux années 80.


Très médiatique, immensément populaire, à la fois drôle et porteur de messages destinés à remuer  et réveiller les consciences en dénonçant l’absurde d’une société à la dérive, Coluche a réussi le tour de force d’être élégamment vulgaire. En incarnant ce qu’il dénonçait, il prouvait de facto, qu’il faut prendre garde aux cons car ils peuvent être dangereux. Charlie Hebdo s’est toujours défini comme bête et méchant pour prévenir toute objection à l’outrance nécessaire de l’hebdomadaire satyrique. Coluche avec son nez rouge et sa salopette de clown-prolétaire a embrassé et taclé un très large public qui ne pouvait qu’adhérer à ses propos d’une pertinence souvent cinglante, toujours percutante. Les flèches décochées atteignaient la cible en son centre.


Dans cette « première » avant-première, certains choix de mise en scène sont à saluer comme celui de se dépouiller d’un costume et noeud papillon pour, au final, endosser des Doc-Martens jaune et la légendaire et aujourd’hui mythique salopette à rayures bleues. L’absence du miroir dans la loge d’artiste surdétermine le personnage de Coluche ; il n’est pas le reflet de multiples personnages qu’il offre à son public, il est celui qui devant nous, d’un simple revers de main pour coiffer des cheveux qu’il n’a pas, nous montre son abondante frange repoussée. Le costume rose du guitariste, sa blondeur oxygénée contribuent à emmener les personnages vers un univers de farce burlesque, de pitreries clownesques et pourtant, il n’en est rien. Etrangement Coluche parvenait toujours à formuler la gravité de la connerie. Le rire suscité conservait une réserve qu’il rendait implicite. L’alternat des sketchs et des chansons ou musiques a souligné cette aptitude à faire passer les messages par des biais non convenus. L’émotion n’est pas mièvre et les notes du trompettiste comme celles du guitariste sont allées la cueillir. Elle est perchée dans les registres en décalage, ceux d’une singulière poésie qui suggère les connivences entre les borborygmes d’un Coluche en panne de mots et les répons de la guitare complice.

La création lumière de Sébastien Vesin a accompagné avec justesse et fidélité les deux comédiens même ou surtout lorsqu’ils tentaient de se rejoindre en se séparant pourtant pour mieux signifier la pluralité de la lecture du personnage de Coluche. Entre les deux comédiens s’écrit le rôle de Coluche, finalement plus insaisissable qu’il n’y paraît. C’est probablement là qu’il faudrait, peut-être aller fouiller davantage pour rendre plus palpable, plus compréhensible et plus évident les choix des sketchs. Peut-être même, faudrait-il  revoir l’équilibre et le lien entre la place des instruments et celle octroyée aux textes de Coluche. En effet, les moments où l’espace dans lequel s’invite vraiment Coluche est créé par les instruments. Ces moments mériteraient, de par leur singularité et leur force, d’être plus nombreux et semble-t-il plus mêlés aux textes. Les deux comédiens au delà des mots vont chercher des notes y compris vocales qui invitent le public à aller à leur rencontre. Ils paraissent s’être un peu trop effacés pour mieux rendre hommage. Hélas, c’est peut-être là que réside l’écueil de ce spectacle, ne pas s’être accordé à l’un comme à l’autre une réelle place pour trop en laisser à Coluche. On peut espérer que d’ici le festival, ils soient plus généreux avec eux-mêmes et qu’ils osent nous offrir - sans spolier Coluche mais, au contraire, en le servant - leur deux polarité complémentaires au service du personnage central. La voix extraordinaire d’Antoine Angelloz-Nicoud, les notes du trompettiste Edgar Montant ont emporté l’espace crée par les deux comédiens vers l’évocation d’un panorama propre au personnage de Coluche. L’universalité du lieu propre à ce personnage est stupéfiante, elle réunit tous les hommes à l’exception bien sûr des Impossibles et des Intolérables ; les Cons y sont les bienvenus même si, d'évidence, ils doivent restés sous haute surveillance.


Nadine Eid



Interprétation et mise en scène Edgar Montant

Guitare et orchestration Antoine Angelloz-Nicoud

Création lumière Sébastien Vesin

Compagnie Intermède

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Nous sommes Fanny Inesta et Jean-Michel Gautier, chroniqueurs indépendants et surtout passionnés de théâtre, d’expositions, et de culture en général. A ce jour, nous créons notre propre site, avec nos coups de coeur et parfois nos coups de griffes… que nous partageons avec vous.

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