Durdica, l'exposition singulière
Dernière mise à jour : 10 oct.
Au Figuier Poupre Avignon sera du 4 au 26 octobre 2024 de 14h à 18h du mercredi au samedi.
Et à Bastille Design Center, 74 Bd R. Lenoir 75011 Paris.
Vernissage le 9 octobre 2024 à 18h
photos: JM Gautier
Durdica une artiste qu’il faut connaître.
D’origine Croate, elle a connu la dictature de Tito, la révolution, mais sa peinture est le fruit de sa quête intérieure, de l’évolution de son imaginaire face à des sujets qu’elle rencontre ici et là. Elle part d’un personnage et brode autour une scène. Ce qui la relie à ses origines, c’est son utilisation de la couleur. Quelque soit le sujet il déborde de couleurs et s’affiche dans une folle originalité.
Elle dit qu’elle crée à l’intuition, peu à peu, ayant en chantier une dizaine d’oeuvres en attente de son inspiration.
Durdica appartient au courant de peinture appelé l’art singulier. Mais ce mot est curieux à propos d’art car tout artiste est singulier. Je ne chercherai pas à la classer dans un genre car tous ces effets de classification sont en fait sans intérêt et sont plutôt réducteurs. Nous dirons que ces toiles sont figuratives et hautes en couleurs, s’appuyant sur toutes les époques et sur des personnages forts dissemblables. Quoi qu’il en soit , une appellation se détériore avec le temps jusqu’à disparaître, seule l’oeuvre subsiste. Peu importe les cases …
On remarquera une interprétation de la Joconde assez saisissante, un tableau dont le sujet est Mao, dans une dominante rouge, il salue de tous côtés, ex-voto d’une époque révolue où on le surnommait le grand timonier, laissant au passage les milliers de morts à cause de sa politique catastrophique.
« La mise en boite » sujet énigmatique autour d’un axe central.
Plus loin une baignade dans du lait donnant un éclairage de bas en haut et une atmosphère chaleureuse.
Au centre est une femme bandée en intégralité, tout le tableau est calme mais elle crie devant ses chiens impassibles.
« Escrime » thème d’un tableau met en scène quatre portraits orientés de toute part dans un calme absolu. « le cri »n’ a rien a voir avec celui de `Munch, ici une vie s’organise autour, laissant le cri comme anecdotique.
A la maison de la poésie, Durdica se revendiquant de l’art singulier expose aux côtés de Nicole Frack qui elle se situe dans l’abstraction lyrique.
Alors se posent les conditions du travail d’un artiste, un artiste est il utile ? Son travail sert il à quelque chose ? Que de questions qui tournent en l’air depuis la nuit des temps, ce qu’on peut dire c’est que l’art est un outil pour vivre, un ballon d’oxygène pour vivre, certains ne vont jamais dans une expo ni dans un musée, libre à eux, mais ce sont des handicapés qui perdent une partie de la vie, car sans art point de culture et donc vie sans intérêt.
Jean Michel Gautier
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