Concert Orchestre National Avignon Provence
Au Crépuscule
Le 27 Octobre 2023
Crédit photo: Peter Barnouw
Cela peut sembler un peu étrange d’écrire un commentaire sur un concert presque 10 jours après mais comme c’est un one-shot, du moins pour Avignon, l’on peut se le permettre.
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pu assister à un concert de l’Orchestre National Avignon Provence et j’avoue que j’ai passé deux heures absolument délicieuses.
Autrefois, il y a déjà plus de quatre décennies, cet orchestre fut rangé dans la catégorie des orchestres provinciaux, quand bien même Avignon était une Préfecture avec un Festival de renom international. Mais son orchestre ? Bon pour un accompagnement. Et encore.
Depuis, beaucoup d’eau s’est écoulée le long des remparts et notre orchestre, devenu un orchestre national, a pris un envol considérable avec une indéniable qualité et peut être considéré comme un orchestre majeur dans le paysage musical français et européen.
Le 27 octobre dernier, Débora Waldman, cheffe d’orchestre, présentait donc un programme original, intitulé « Au Crépuscule ».
Deux œuvres au programme dont une œuvre contemporaine d’une compositrice lettonne, Lucija Garuta. Un concerto pour piano en trois mouvements : lento, pesante, Grave et Maestoso.
Une musique magistralement interprété par David Kadouch, la musique est d’une tonalité sombre et triste, composée en mémoire de la nièce de Lucija, décédée à l’âge de douze ans.
Pourra-t-on dire que l’on ressent l’âme slave dans cette œuvre quoique ça veuille rien dire mais j’y ai trouvé des similitudes avec Chostakovitch, même époque.
En tout cas, j’ai ressenti une profondeur et une émotion, des sensations qui font du bien à l’âme.
La Pathétique, dont la première a eu lieu que quelques semaines avant la mort de Tchaïkovski, est une de ses œuvres que l’on pourra presque écouter à l’infini. Interprétée par de nombreux orchestres, dirigés par de nombreux chefs, c’est toujours une gageure qu’un orchestre inclut cette symphonie dans son programme.
Je ne vais pas vous infliger, ici, toute l’histoire de cette œuvre magistrale. Beaucoup d’exégètes en ont déjà débattu, ont fourni des analyses et des explications et je ne me sens pas à leur hauteur pour le faire.
Mais Débora Waldman a eu raison de mettre le N° 6 dans la programmation de son orchestre. Une direction parfaite et l’on sent la complicité des membres de l’orchestre et de leur cheffe.
Elle les tient en main, dans ses mains, quelques gestes, un regard et les instruments et celles et ceux qui les tiennent en main, se taisent, s’inclinent et obéissent avec grâce et intelligence.
Le public, hélas, pas assez nombreux à mon goût, a ainsi passé deux heures d’un immense plaisir musical.
Et si vous n’avez pas pu venir jusqu’à l’Opéra d’Avignon, vous avez encore a possibilité de venir écouter le N° 6 au Grand Théâtre à Aix-en-Provence le jeudi 9 novembre prochain à 20 heures
Pas de Lucija Garuta mais Mozart avec le Concert pour piano N° 24 et David Kadouch. Un régal !
Peter Barnouw
Officier dans l’Ordre National du Mérite
Président du Cinéma Art & Essai le Rex – Châtenay-Malabry (92)
Administrateur du Totem – Avignon, Scène conventionnée Art, enfance, jeunesse
Administrateur de la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse
Membre du Conseil de Gestion de l’AFDAS
Membre de la Commission de Contrôle publications jeunesse
Chroniqueur Culture Tête d’Aïe-ArtMédia ; Avignon et moi ; Les Arts Liants
Lucija Garuta _ Concerto pour piano
Piotr Ilitch Tchaïkovski – Symphonie N° 6 «Pathétique
Direction d’orchestre Débora Waldman
Piano David Kadouch
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